27 Juillet 2021

Sainte Nathalie !

Evidement j’aurai pu prendre cette vénérable icône, sage comme une image, pour patronne et modèle de vertus. Mais j’ai une nette préférence pour une de mes aïeules qui est sans doute la vraie raison du choix de mon prénom par mon papa. Ce qui n’a pas été sans influence d’ailleurs sur ma vie ! Papa donc avait une arrière grands tante, qui s’appelait Nathalie et dont l’histoire est célèbre dans la famille. Elle avait été envoyé au couvent pour y apprendre quelques rudiments de calcul, de poésie, de couture et de cuisine et surtout pour y attendre sagement l’heure d’un beau mariage. Avec ses amies pensionnaires, elle avait fait le pari de prendre à bras le corps une des sœurs de la communauté qui était particulièrement chétive et de lui faire faire le tour du cloitre en la portant en courant…Elle avait gagné son pari, mais ses parents avaient été sommés de venir la chercher le dimanche suivant et de la garder dorénavant chez eux, car, évidement, ce n’était pas sa première incartade ! Elle n’est certainement pas devenue sainte, mais c’est tout de même ma patronne !

Le synode fourbit ses armes

Il y a trois jours, nous avons appris que  Christoph Theobald, le théologien Arnaud Join-Lambert, et le dominicain Olivier Poquillon ont été nommés pour suivre les travaux préparatoires du synode de 2023. Comme nous l’explique Christophe Henning à La Croix  » Après la nomination par le pape, le 8 juillet, du futur rapporteur du synode en la personne du cardinal Jean-Claude Hollerich, archevêque de Luxembourg, le secrétariat du synode a constitué, le 21 juillet, trois commissions qui auront la charge d’animer et d’accompagner le futur synode sur la synodalité. Au comité consultatif d’orientation composé de cinq membres, s’ajoutent la commission théologique et – nouveauté – une commission méthodologique. »

La commission théologique forte de 25 personnes sera présidée par Mgr Luis Marín de San Martín, Parmi les participants francophones, outre Christoph Théobald, ont été désignés le père Paul Béré, théologien jésuite burkinabé, sœur Anne-Béatrice Faye, philosophe burkinabée , le père Alphonse Borras, canoniste belge, professeur émérite à l’Université catholique de Louvain et le père Gilles Routhier, théologien dogmatique québécois.

Coordonnée par la religieuse française Nathalie Becquart, sous-secrétaire du Synode des évêques, la commission pour la méthodologie compte neuf membres. Parmi eux se trouvent notamment le théologien franco-suisse Arnaud Join-Lambert, professeur à l’Université catholique de Louvain, et le dominicain français Olivier Poquillon,

Un espoir de réponse en Belgique

Mgr Joseph de Kessel qui a fait paraitre il y a peu de temps un livre au titre de « « Foi & Religion dans une société moderne « , est ici interviewé par Monique Beaujard du collectif  » promesses d’Eglise ». ….« Rien ne dit que l’Evangile a besoin d’une culture religieuse pour atteindre les personnes ».

Mais en Allemagne,

La manière dont le chemin synodale avance fait peur à certains qui justement craignent que la culture religieuse ne disparaisse et donc que la foi ne subsiste pas après la sécularisation, comme Benoit XVI semble le penser. C’est l’éternelle « bataille » entre ceux qui « craignent le monde » et ceux  » qui « osent le monde ». Timothy Radcliffe fait certainement partie des ces derniers qui cherchent toujours ( et trouve ) des raisons d’espérer.

J’avais déjà parlé des différents livres de Chimamanda dont je vous recommande de nouveau la lecture…Aujourd’hui elle nous livre sa compréhension de l’encyclique Fratelli tutti. Je trouve très remarquable d’une écrivaine célèbre, d’origine protestante il me semble, se lance dans ce type de production. Ceci montre l’universalité du message de François sur les grands défis de notre monde : La fraternité et la sauvegarde de la maison commune.

Notre belle maison commune

Emérites?…certains de nos évêques, on devrait les nommer directement émérites ! On gagnerait en vérité et en clarté, car c’est bien lorsqu’ils ne font plus partie directement de l’institution que  » leurs langues publient la Vérité ».

Pour ceux qui ont encore du temps, je viens de voir passer ce texte qui est un extrait d’un long interview que Bertrand Revillon avait réalisé auprès d’Albert Rouet qui allait prendre sa retraite et donc devenir émérite .

SACRÉ PRÊTRE ?

Nombre de débats actuels – celui de la liturgie récemment – portent sur l’identité du prêtre et son rapport au « sacré. » Il y a une dizaine d’années, au moment de prendre sa retraite, mon ami Albert Rouet alors archevêque de Poitiers, m’accordait un long entretien. Voici un extrait où il parle, de façon éclairante, de la place du sacré et du rôle du prêtre. Paroles fortes qui me semblent inspirantes pour aujourd’hui..

– Qu’est-ce qu’être prêtre ? –

Un prêtre est un homme qui aide des baptisés à devenir progressivement adultes dans la foi. Combien de chrétiens relisent dans la foi ce qu’ils vivent ? Combien évaluent leur action sous le regard de l’Évangile, et pas uniquement à l’aune du succès humain ? Le prêtre est celui qui ramène à la source, il est le sourcier de l’Évangile, il provoque le croyant à vivre vraiment de sa foi. Il est comme Jésus qui regarde Zachée. Jésus ne lui fait pas la morale, il lui dit simplement : « Ce soir, je dîne chez toi ! » Et cette invitation bouleverse sa vie.

Le prêtre est avant tout ce « sourcier » qui s’invite à dîner, qui est capable de trouver en chaque être le lieu de sa soif et de sa générosité. Être prêtre, c’est être ministre de la communion, c’est envoyer les uns vers les autres, c’est veiller sur la faim des hommes et des femmes, être celui qui fractionne le pain pour le donner à manger, qui lève la coupe de vin pour ouvrir la communauté aux appels du monde, éviter le repli, l’inévitable construction de murs de fortification. Enfin, le prêtre est celui qui redit à une communauté que ce qu’elle est, elle l’est par grâce.

– D’où vient cette tendance actuelle à « re-sacraliser » le prêtre ?- La notion de « sacré » est ambiguë. Il y a une conception du sacré qui n’est pas chrétienne. Le sacré sépare, divise : il y a ce qui est « sacré » d’un côté et ce qui est « profane » de l’autre ; et on a tôt fait de ranger les prêtres du côté du sacré et les laïcs du côté du profane. C’est oublier un peu vite l’unicité dans laquelle nous place le baptême par lequel nous sommes toutes et tous « prêtres, prophètes et rois » ! La Bible témoigne d’une sortie progressive du sacré pour entrer dans la catégorie de la sainteté. Le « saint », c’est Dieu, le Tout-Autre qui entre en alliance avec l’homme. Cette alliance met la sainteté au cœur même de l’humain. Par l’Esprit, chaque homme, chaque femme est désormais une terre sainte. La division sacré-profane n’est donc pas pertinente en christianisme.

En « re-sacralisant » le prêtre – comme cela est actuellement visible dans certaines orientations – on fait un mauvais calcul. On espère que cela augmentera le nombre des vocations. Mais quel profil de prêtre allons-nous susciter avec pareille stratégie ? Je crains que nous n’ouvrions la porte à un profil psychologique attiré par le pouvoir – car qui maîtrise le sacré maîtrise le pouvoir – soucieux d’affirmer, au travers d’une différence affichée, une identité marquée par une certaine fragilité humaine. Le prêtre n’a pas à être l’homme du sacré comme on le trouve dans toutes les religions depuis l’aube de l’humanité : il a à être le serviteur de la sainteté.

Une production de Mission de France
Cet article a été publié dans 2021 07 juillet, tout. Ajoutez ce permalien à vos favoris.

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