31 mai 2024

Discrétion, modestie, humilité… humiliation

Je suis toujours un peu chagrine lorsque j’entends parler de la vertu d’humilité . Car modestie, humilité, discrétion, sont des vertus qu’il est bon de trouver surtout chez  » la femme ». C’est bien ainsi qu’on élevait jadis les filles de bonne famille pour qu’elles ne fassent pas trop d’ombre à leur époux. On commençait d’ailleurs par limiter leur instruction, tout en veillant à leur inculquer quelques notions de culture générale pour qu’elles puissent habilement relancer la conversation dans les diners. Bon, il semble que « dans le monde » la situation ait quelque peu évolué, mais dans l’Eglise, « l’humble servante  » fait encore recette. Je sais bien que ce sont des paroles que reprend Marie dans le Magnificat, ce beau texte qu’on a lu aujourd’hui mais où je ne sens pas vraiment d’humilité chez Marie, mais plutôt de la (bonne) fierté. De même qu’on trouve le Psaume 50 qui chante : « Le sacrifice qui plaît à Dieu, c’est un esprit brisé ; Tu ne repousses pas, ô mon Dieu, un cœur brisé et broyé ».

Mais il ne dit pas qu’il est salutaire d’être brisé, encore moins de « broyer » l’orgueil de son prochain. Il me semble que dans les situations d’emprise, il est souvent reproché à ceux et celles qui essaient de faire entendre une autre voix que celle de la communauté, d’être trop orgueilleux. Le pas n’est pas grand et doit se franchir insidieusement de passer de l’injonction à l’humilité, à l’humiliation. C’est pourquoi je bondis dès que l’entends le mot « humble ». C’est comme la demande fréquente en Eglise de  » faire les choses ( temps de prière, accompagnement vers les sacrements ) dans la discrétion » . Cela me fait frémir…car, discrètement devient rapidement secrètement…on fleurte avec l’omerta qui a clairement aggravé les situations d’abus !

Alors, je suis sans doute orgueilleuse et pas près de changer, mais en tout cas, je me refuse a être humble et discrète ! Je veux « aller dire » les beaux fruits qu’ Amoris Laetitia a produit, me réjouir à haute voix ou bien exprimer ma désapprobation clairement si besoin !

Une voix qui n’est pas discrète et heureusement !

livre de lucette sixieme commandemantsNotre amie Lucetta vient de sortir son dernier livre, toujours sur la question des violences faites aux femmes .

Voici la quatrième de couverture : Si la morale de l’Église en matière sexuelle fait l’objet de débat, en particulier depuis l’encyclique Humanae vitae, la crise actuelle de dénonciation des abus sexuels et spirituels révèle un autre grave impensé.

Historienne, spécialiste de la condition féminine, Lucetta Scaraffia montre en effet que l’Église ne s’est pas contentée de condamner durant longtemps la dimension du plaisir présente dans l’acte sexuel, mais a ignoré aussi largement la notion de consentement qui doit présider à celui-ci. Le fait de se focaliser sur le 6e commandement, « Tu ne commettras pas d’adultère », fait que l’on passe sous silence bien des violences faites aux femmes notamment : viols, violences conjugales.
Dans les années soixante, le succès rapide et omniprésent de la révolution sexuelle a conduit l’Église à repenser et à reformuler sa propre conception de la sexualité, mais toujours du point de vue du lien conjugal, sans jamais pour autant tourner son regard vers les formes violentes sous lesquelles la sexualité peut aussi se présenter. Ce n’est qu’avec l`éclatement du scandale des abus sexuels que cette question est apparue, révélant toutes les limites de la conception traditionnelle catholique, surtout évidentes dans leur interaction avec le système juridique du code de droit canonique.

Sans complaisance, l’auteure du livre remarqué « Du dernier rang de l’Eglise » consacré à la condition des femmes dans les communautés ecclésiales questionnent vigoureusement l’Église à ce sujet.

Une autre voix qui ne se tait pas et nous fait du bien

livre Jean-Paul Vesco tout amourC’était avant le synode de la famille de 2015, une voix, celle de Mgr Jean-Paul Vesco se faisait entendre pour parler des  » divorcés-remariés ».  Son livre, « Tout amour véritable est indissoluble »,  a apporté beaucoup d’espérance  parmi les fidèles « remariés » qui attendaient bien assis sur leur strapontin ! Il a participé au synode de 2015 et dès la sortie d‘Amoris laetitia il a essayé de la promouvoir. Il appelle toute l’Eglise a changer leur regard sur les personnes « divorcées-remariées » .
Et tout dernièrement il essaie de positiver la décision du pape François de ne pas aller vers l’ordination diaconale des femmes. Il y a sans doute quelque chose à « piocher » dans cette réponse, mais que faire

Un autre qu’on essaie de faire taire !

C’était l’ évangile d’ hier, jeudi 30 mai. Manque de chance, c’était aussi la fête de Jeanne d’Arc. Le pauvre Bartimée n’a pas fait le poids devant la jeune vierge, « salvatrice » ou « sauveuse » de la partie, France ! Le célébrant a fait toute son homélie sur les valeurs et vertus de celle qui a fait la volonté du Seigneur et non point la sienne. Encore un fois on a fait taire l’aveugle de Jéricho ! Mais Jésus lui-même nous demande de l’écouter et d’entendre sa demande !

Une table ronde qui ose parler de la vraie vie des personnes de 2024

Voici enfin le replay de la matinée de samedi matin 25 mai, consacrée à une table ronde sur le thème: « Couples et familles : un divorce avec l’Eglise ?« . Le direct a catastrophiquement souffert d’un défaut de connexion imprévu, comme quoi, avec toute la technique présente, le nerf de la guerre, c’est la qualité de la connexion !

Ni partir, ni se taire..la voix des baptisés de Lyon

les éphémérides de juin Bonne lecture , bon repos

au Canada , on apprécie l’été indien qui est parfois bien chaud.

Cet article a été publié dans 2024 05 mai, tout. Ajoutez ce permalien à vos favoris.

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