24 mai 2024

Un kilomètre à pied, ça use, ça use,

Nous n’avions pas de telles chaussures techniques lorsque nous nous échappions de l’école pour deux jours à l’occasion du pélé (de Chartres). Nous n’avions que de simples « basquettes » en toile, un sac à dos marron à armature métallique style scout, éventuellement un bob et surtout, pour celles qui en avaient, un instrument de musique, guitare ou harmonica. Je ne me souviens plus si c’était à la Pentecôte, mais en tous cas c’était à un moment vers la fin du printemps où les plus blondes revenaient le dimanche soir rouges écrevisse, l’écran total n’existait pas à l’époque. Nous avions rendez-vous à la gare de départ ( Montparnasse je crois ) que nous rejoignions seules en métro ( pas de parents éplorés pour nous faire les dernières recommandations, ni de « bonne sœur » pour nous interdire de nous mettre avec nos amies. ( on disait camarades de classe, et non copines ce qui était très vulgaire, encore moins potes qui était réservé aux garçons ). On montaient dans les wagons, en troupes joyeuses, pas de liste d’appel, pas de surveillant et on commençait à regarder ce qu’on avait dans nos sacs pour les goûters et autres repas. Le temps passait vite et on arrivait à la gare de « débarquement », on suivait le flot avec notre petit groupe. Sur la route il y avait des panneaux d’informations et des flèches qu’on suivait.

flèches cathédrales chartresVers l’heure du diner, on arrivait à un grand champ et on s’asseyait pour manger, puis on repartait sur la route et marchions jusqu’à la nuit…un panneau signalait une grange, pleine de foin et nous cherchions, à la lueur des lampes de poches, un bon coin pour dormir.  Quelques carrés de chocolat et quelques fous rires, et nous nous écroulions dans les bonnes odeurs d’herbes sèches. Dès l’aube, nous étions debout, et marchions jusqu’au prochain carrefour où du chocolat chaud et du pain sans rien, nous étaient servis. Puis nous reprenions la route en suivant les autres groupes sans se poser de questions. A la halte du déjeuner, nous apercevions les hautes flèches de la cathédrale au loin et nous nous sentions presque arrivées. Puis un peu avant d’entrer dans la ville, comme des croisés victorieux, nous entonnions le « Je vous salue Marie de Chartre, » « parfait pour rythmer notre marche qui commençait à être un peu plus ralentie par le soleil, la soif et la fatigue. C’était à qui chanterait le plus fort, car rapidement on était gêné par celles de devant qui chantaient en décalé par rapport à nous, alors il fallait que notre groupe s’impose. Sur le pas de leur portes, les autochtones regardaient passer « cette jeunesse », plutôt sympa, il me semble même qu’ ils nous proposaient à boire devant nos figures rouges et dégoulinant de sueur.

Evitraux chartresnfin on atteignait la cathédrale et l’on s’engouffrait dedans appréciant la fraicheur et l’ombre reposante illuminée par ces vitraux rafraichissants d’un bleu océan si profond. Certaines s’endormaient allongées sur leur sacs, d’autres chuchotaient en essayant de ne pas se faire prendre. On devait bien chanter encore un peu, je ne sais même plus si c’était une messe ou pas.
De toutes manières, prier, il n’en était pas question, c’était le weekend et on priait déjà assez tous les jours de la semaine à l’école ( religieuse évidemment ).
Apres cette halte reposante, il ne nous resait plus qu’à rejoindre la gare et à retourner à Paris. On se débrouillait pour être dans le même compartiment, au moins une dizaine bien serrées et on chantait avec ce qui nous restait de voix, accompagnées par une guitare ou un harmonica . 

On poursuivait nos chants dans le métro. A chaque station on perdait des voix et on finissait tout seul à arriver à sa station , un peu fourbu mais enchanté de ce weekend de liberté, de grand air, de camaraderie loin de la surveillance habituelle de la semaine. C’était il y a « longtemps jadis », à l’époque où les traditionalistes n’étaient pas encore inventés et où chanter des cantiques à tue-tête n’obligeait pas du tout à y croire.

Revenons en 2024 où Jésus nous aide encore à sortir du permis-défendu !

« En croyant que tout est blanc ou noir, nous fermons parfois le chemin de la grâce et de la croissance, et nous décourageons des cheminements de sanctifications qui rendent gloire à Dieu ». A.L. 305

Peut-on appliquer cette formule à la question du diaconat des femmes ?

Car Le pape aurait dit un non assez catégorique, alors qu’on le disait très favorable à cette ouverture ? La ligue des tradis qui séjournent à Rome et font de siège devant son bureau aurait-elle gagnée. Si ce « non » perdure, il ferme certainement le chemin de la grâce et de la croissance, et décourage des cheminements de sanctifications qui rendent gloire à Dieu !

Car dans beaucoup de synthèses synodale la question de diaconat est posée, même si ce sujet avait été retiré des discutions du prochain synode. En Allemagne, toujours à la pointe, dans la synthèse de Belgique et chez les suisses cette ouverture est désirée. Chez nous, en bon élève, on n’aborde, me semble-t-il, uniquement la nécessité d’une gouvernance plus égalitaire et des ministères non ordonnés pour tous ( femmes et hommes )…exit le diaconat des femmes !

diaconesses mozaicverte

Aie ! Plus il y a de l’ordination dans l’air, plus il y règne un parfum d’homme !


C’est ce qu’explique Jean-Paul Vesco dans une tribune très fouillée sur toutes ces questions.
 » Ouvrir aux femmes l’accès au sacrement de l’ordre à travers l’ordination diaconale relève-t-il d’un travail salutaire sur notre corps ecclésial, ou relève-t-il d’un impossible changement de corps ? Le Saint-Père semble avoir tranché en faveur de la seconde réponse. Une chose est sûre, aucune évolution substantielle sur cette question comme sur d’autres ne pourra faire l’économie d’une réflexion en profondeur sur le sacrement de l’ordre. Tout en lui est-il intangible, fixé pour l’éternité ? Une colonne vertébrale accompagne la croissance du corps humain. Si elle bloque la croissance, elle rend tout le corps infirme. »…

je le répète volontiers  » Si elle bloque la croissance, elle rend tout le corps infirme »

Dans le cas du diaconat féminin, c’est une hémiplégie !

Alors, faut-il enterrer cette idée ? En tout cas, personne ne souhaite une proposition au rabais !

Elle tombe à pic !

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C’est ce weekend à Angers et j’aurais tant aimé y aller, mais il y a aussi la CCBF à Paris qui fait sa rencontre N°9 samedi matin, en direct sur la chaine You Tube ou en replay sur le site !

Alors, bon weekend, ici ou ailleurs !

avril mer 1

Cet article a été publié dans 2024 04 avril, tout. Ajoutez ce permalien à vos favoris.

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