Amoris Laetitia a fêté ses 8 ans,
manifestement tout le monde s’en fou !
J’ai donc réuni une commission internationale qui vient de faire paraitre une déclaration très importante : « dignitatem divortii inierunt » , que j’ai également traduit en grec ce qui renforce évidemment son autorité : την αξιοπρέπεια των διαζευγμένων και των ξαναπαντρεμένων…
Vous avez tous deviné évidement que je veux parler de la dignité des personnes divorcées engagées dans une nouvelle union.
Car lorsqu’on entend encore des phrases sympathiques comme :
« Si j’avais su que tu étais divorcées-remariées je ne t’aurait pas demandé de faire la lecture. »
« C’est bien ce que vous faites pour ces couples-là ( les couples en nouvelle union ), mais je n’aimeraient pas qu’ils fassent le caté à mes petits enfants «
« Tu sais que tu ne dois pas communier car tu es divorcées-remariées » a expliqué une paroissienne zélée à une personne qui reprenait pied dans une paroisse pour la première communion de son fils ! Ou encore plus hypocrite: » maintenant que tu es divorcée , seule avec tes enfants, ca va être compliqué pour toi de continuer à faire le caté !
Et du coté du clergé ce n’est pas mal non plus :
A une personne en nouvelle union qui s’informait auprès de son curé comment il voyait sa situation à la lumière d’Amoris laetitia, ce dernier a répondu ( C’était l’an dernier ) : » Ca tombe bien, notre évêque va bientôt nous faire une formation pour nous expliquer ce qu’il faut dire et ce qu’il ne faut pas dire ! Quand à plusieurs évêques interrogés, ils répondent » je ne connais pas de divorcés-remariés dans le diocèse, je vais me renseigner ! ».
Il y a aussi plusieurs couples que nous connaissons depuis deux ou trois ans qui ont essayé de trouver leur place et qui ont fini par jeter le goupillon. Résultat, Ils quittent l’Eglise ! Je ne suis pas d’abord triste pour la perte enregistrée d’un fidèle qui vient grossir les rangs de ceux qui s’en vont, il parait qu’il y a tout plein de nouveaux qui viennent se faire baptiser, mais je suis profondément atteinte par la souffrance de ces personnes qui n’ont pas été accueilli à cause d’un « état objectif » non conforme, c’est à dire exclu pour des raisons idéologiques !
Comme vous pouvez le constater, Amoris laetitia a encore du pain sur la planche …Et pourtant déjà avant les synodes de la famille, notre ami Jean-Paul Vesco avait pris la parole pour faire changer le regard de l’Eglise sur les couples en nouvelle union et dans son allocution au synode en 2015, il terminait en disant :
» Priver des sacrements de réconciliation et de l’eucharistie est un acte grave. Qui peut affirmer que cette privation est toujours justifiée ? Chers frères, notre responsabilité de pasteurs est lourde et, en cette année sainte, je prie le Seigneur qu’il nous soit fait, à nous aussi, miséricorde. »
Dans un autre interview, il évoque même le moment où l’Eglise sera capable à demander pardon pour toutes les blessures que sa discipline sans nuance aura pu causer depuis tant d’années . Demander pardon, c’est ce qu’a fait en septembre 2016, Mgr Lebrun à Rouen dans sa lettre aux personnes séparées, divorcées, remariées et , figurez-vous ça n’a pas plu du tout à certains évêques !
D’ailleurs au sujet de l’Eucharistie ,
Sujet particulièrement clivant et objet de crispation et de scandale orchestré ! Il ne faut pas choquer les pieux italiens qui n’ont pas apprécié une pub qui assimilait l’hostie à une excellente chips. Une action a été menée pour modifier le contenu du spot. Alors qu’au même moment on apprenait que les sœurs bénédictines de Rosheim lançaient la fabrication de chips justement à partir des chutes d’hosties . Je ne sais pas qui a copié sur qui, mais je trouve cette similitude fort troublante !
Petit problème de maths: quel pourcentage de la production d’hosties représente les chutes ? Morale de cette histoire : Plus vous communier, plus vous pourrez manger des chips !
Passons aux choses sérieuses et dignes d’intérêt !
Dignitas Infinita
Ce long texte est sorti comme annoncé le 8 avril et déjà beaucoup de spécialistes l’ont disséqué pour nous. Les 66 paragraphes du texte explorent différentes sortes de graves violation de la dignité humaine. La gravité est-elle propositionnelle à la longueur du paragraphe ? Car le N° 47 sur l’avortement est six fois plus long que le N° 43 sur les abus sexuels ! La question du « genre » monopolise à elle seule cinq paragraphes !
Mais, comme toujours, l’important c’est de voir ce qu’on en fera ! Et il y a fort à parier qu’on n’en fera pas tous la même chose !
La « cause des femmes » avancerait-elle doucement ?
En Suisse c’est déjà une affaire entendue , mais le lancement , en Afrique , d’une bible concue par des femmes africaines, nous réjouit…et laisse peut-être augurer que les femmes d’Afrique, comme celles d’Amérique latine pourraient bien devenir de puissantes alliées dans la reconnaissance des conséquences de l’égalité baptismale (que nul n’ose mettre en doute, en théorie seulement ), comme par exemple la possibilité d’ordonner de nouveau des diaconesses ou des « maitresses de communautés «
J’ai gardé la meilleur nouvelle pour la fin !
Oui nous pouvons sans honte écologique manger des bananes
Synode quotidien 