11 février 2024

Trop, c’est trop !

Comme moi vous constatez que tous les jours les médias nous apportent la dose de nouvelles découvertes d’abus. Un évêque qui  » se mets en retrait », un prêtre qui se trouve sous le coup de plaintes, une communauté qui fait l’objet d’une « visite fraternelle », des situations d’emprises, des livres de confessions de personnes abusées…et à chaque fois de nouvelles victimes ! Dans « le civil » la situation n’est pas plus reluisante et la commision a bien du mal !
Je n’ai aucune expertise ni de légitimité dans ces domaines mais il me semble que ce qui arrive dans le cas de l’émission de téléréalité  » Bienvenue au monastère  » est extrêmement révélateur. Si j’ai bien compris, la manière même dans les « acteurs » sont dirigés permet à un collectif de personnes abusées de reconnaitre des mécanismes dont ils ont été victimes. Sachant que les  » conseillers » de l’émission, eux-mêmes jouant dans les épisodes sont un frère et une sœur de communautés ayant fait l’objet de condamnation pour abus, on peut craindre que ces mécanismes soient si profondément ancrés qu’ils soient en fait systémiques. Lisez aussi l’article que le journal La Vie nous propose sur ce sujet : Voici en particulier ce qu’écrivent les personnes du colléctif.

« Plusieurs d’entre nous ont été très choqués quand nous avons appris que cette émission allait sortir, poursuivent les représentantes du collectif. Nous avons été heurtés par l’idée que la télévision puisse faire de la publicité pour deux communautés déviantes. » « Certains membres ont commencé à regarder les premiers épisodes et ont écrit des commentaires spontanément, racontent-elles. Cette émission qui se voulait publicitaire révélait en fait des mécanismes que nous avions vécus à l’intérieur de la communauté. Cela nous a écœurés. »

Fiducia supplicans toujours à l’écran pour le deuxième mois consécutif !

Quelque soient les « grands écarts, les pirouettes, les déclarations virulentes, ou les tentatives de justifications genre contorsionniste, les distinguos subtils entre bénédictions liturgiques ou non liturgiques », la question de fond est « comment l’Eglise peut repenser ses discours sur l’homosexualité « . Tant qu’un bon catholique doit penser que les « actes », c’est dire l’exercice de la sexualité est qualifié d’« intrinsèquement désordonnés » à l’art. 2357, toute bénédiction sera entachée de suspicion! C’est pour cela que les évêques accusent de nombreuses divergences entre eux.

Mais la pastorale l’emporterait-elle sur la doctrine ?

Alain Thomasset et Hélène Bricout du centre Sèvres , depuis peu la Faculté Loyola, essaient de répondre à cette délicate question. Mais comme toujours ce qui me parait premier ce sont les témoignages et les rencontres avec les personnes qui vivent eux-mêmes ces réalités, qu’ils soient parents, familles, ou personnes elles-mêmes concernées; comme ce prêtre qui nous raconte son histoire avec Marc et Thomas. Ensuite, déplacé par ces rencontres, on cherche à « en savoir plus » en interrogeant notre Eglise. C’est là que ceux qui font de la théologie pastorale peuvent nous aider et nous donner des arguments mobilisables dans des échanges un peu musclés avec les lecteurs trop assiduq au CEC.

Un journaliste de Cath-Ch, Raphaêl Zbinden le dit avec pragmatisme et bon sens: «Lorsque deux personnes qui vivent ensemble en couple se présentent ensemble et sont bénies ensemble main dans la main, il n’est tout simplement pas possible de soutenir qu’eux seuls sont bénis et pas leur union.»
Le souffle de cette bombe Fiducia Supplicans n’est pas encore épuisé et n’a pas reglé « la question » . Comme le rapporte ce même journaliste  » le vaticaniste John Allen estime ainsi que le pape François n’a pas donné une véritable raison de déposer les armes mais plutôt fourni aux diverses parties de nouvelles munitions ».

Heureusement les conservateurs veillent et pour abréger les souffrances des discussions sur Fiducia Supplicans, ils supplient avec confiance le pape de retirer son hérétique
déclaration !

Pour François, la formation des prêtres doit être revue, et il ne rate d’ailleurs pas une occasion de les admonester paternellement. A Rome à l’occasion de la conférence internationale pour la formation permanente des prêtres, le Cardinal Bustillo leur demande d’être des témoins de l’Évangile en s’efforçant de « Raviver le don de Dieu qui est en eux ». On a déjà vu la semaine dernière que plus de 300 prétres étaient attendus à Rome pour une séance de rattrapage sur la synodalité fin avril, début mai. La réalité des prêtres est déjà assez contrastée dans nos pays occidentaux, mais la réalité mondiale l’est encore davantage. Par exemple, si les ordinations diminuent dangereusement dans certains pays, on assiste à un boom des vocations en Coré du Sud ! Comment conserver l’unité tout en donnant plus de place aux cultures locales, par exemple en matière de liturgie plus inculturée.

Le synode va-t-il finalement apporter des réformes ?

J’avais cru comprendre que la première session du synode n’avait pas pour but de mettre en place des réformes, c’est peut-être pour cela que Fiducia Supplicans est sorti entre les deux sessions. Mais par ailleurs, les propos du pape parlent souvent des conditions d’une réforme possible. Ici il pointe le rôle de la liturgie, là une nouvelle orientation du rôle du prêtre. Le théologie Arnaud Join-Lambert, un grand expert du synode, considère que « le synode marque une transformation théologique, spirituelle et radicale » ….j’ajoute  » qui permetra peut-être à l’Eglise de conduire une véritable transformation », malgré les craintes du pape François exprimée dans la lettre aux laïcs chiliens : « Le renouvellement de la hiérarchie ecclésiale par elle-même ne génère pas la transformation à laquelle le Saint-Esprit nous pousse. Nous sommes tenus de promouvoir conjointement une transformation ecclésiale qui nous concerne tous.« 

Les sujets de réformes, on les connait par coeur : Ce sont d’ailleurs les numéros du document de synthèse que nous avons à travailler et à envoyer à Rome pour le 15 mai 2024 : les N° 8, 9, 10, 11,12, 16 et 18 , gouvernance, co-responsabilité, place des laïcs et de manière urgentissime celle des femmes, la lutte contre toutes les exclusions , en particulier celles qui sont motivées par des situation dites irrégulières, j’ai nommé les divorcés engagés dans une nouvelle union, les personnes homosexuelles et les personnes LGBT+.

On vous a dit « Allez, évangélisez « !

Dans sa dernière tribune, Benoit de Sinety nous donne des pistes.

« Nous avons essayé à bien des reprises par nos évènements et nos rassemblements de montrer à nos contemporains combien nous étions désirables. En vain. Peut-être devons-nous tout simplement comprendre que le Christ nous appelle à nous tourner vers eux. Car ce sont eux qu’Il nous donne à regarder comme désirables. Oui, il nous faut désirer les rencontrer, les écouter, les connaître, en un mot, les aimer. Non pour leur apprendre nos rituels, mais pour présenter à leurs vies belles et souffrantes, la lumière fragile de ce salut qui se révèle par le nom de Jésus. Et nous réjouir par avance de ce qui alors adviendra, que nul ne peut prédire« 
. Allez lire l’ensemble de cet article de Benoit de Sinety qui nous ramène toujours directement au coeur de l’Evangile comme Madeleine Delbrèle l’a fait dans ses petites pages poétiques.

Et pour faire suite à l’actualité sur la mort de Robert Badinter, voici le blog de Patrick qui nous donne en prime son commentaire de l’Evangile de ce dimanche…Le lepreux .

Gros problème

Tout d’un coup, j’ai perdu le correcteur orthographique sur le tableau de bord qui permet de rédiger les articles et les pages …mais uniquement sur un de mes ordi, le Dell. Si je travaille avec l’autre , un Lenonvo, pas de problème de correcteur il fonctionne…mais je préfère travailler avec le premier.
Si un féru d’info pouvait m’expliquer cette anomalie…et me dire comment réactiver le correcteur orth, ça serait génial, car vous avez dû constater que l’orthographe n’est pas mon point fort! Merci !

Cet article a été publié dans 2024 02 février, tout. Ajoutez ce permalien à vos favoris.

Laisser un commentaire