8 décembre 2023

Ils en ont parlé !

De quoi ? De « la femme ». Où ? Au C9 . Quoicoubeh?


C’est une commission, formée de 9 Cardinaux venant de pays différentes qui se réunit régulièrement autour du pape pour évoquer avec lui les problèmes majeurs de l’actualité dans le monde. Ils se sont retrouvés les  4 et 5 décembre à la Maison Sainte-Marthe.
Cette fois, ils devaient aussi débriefer sur le synode qui vient de se terminer. Et naturellement ils ont évoqué la grande place qu’ont pris dans les circuli les discussions autour de « la » femme. Ils ont même demandé l’appui de deux éminentes théologiennes bardées de diplômes, sœur Linda Pocher, fille de Marie Auxiliatrice et professeur de christologie et de mariologie, et Lucia Vantini, professeur de théologie et de philosophie. Il y avaient également, Luca Castiglioni, prêtre du diocèse de Milan et professeur de théologie fondamentale au Séminaire de Milan que nous connaissons bien puisque nous l’avons fait venir à Lyon pour nous parler de son livre  » Filles et fils de Dieu ».

 Je ne sais pas ce qu’ont dit les théologiennes, mais le communiqué de Zénit est vraiment soft  » Le Conseil s’est accordé sur la nécessité d’être à l’écoute de l’aspect féminin de l’Église, afin que les processus de réflexion et de prises de décisions puissent bénéficier de la contribution irremplaçable des femmes. Car le pape l’a déjà dit  » «L’Église est femme», et il souhaite initialiser «une réflexion sur la dimension féminine de l’Église» !
J’adhère très moyennement aux propos qui viennent de cogitations sans doute très approfondies de Urs Von Baltazrd, un immense théologien du siècle dernier : «le principe marial est plus important que le principe pétrinien, parce qu’il y a l’Église épouse, l’Église femme» « , puisque c’est un des arguments utilisés pour justifier qu’une femme ne deviendra jamais « Pierre », donc, ne sera jamais « prêtre »! Car elle peux avoir mieux !

Alors que le DEC laissait déjà entendre  » la clameur des femmes de tous les pays demandant que leur place soit reconnue à la hauteur de leur « égalité baptismale » , le document de synthèse accorde généreusement un paragraphe entier a cette question, c’est le N° 9 de la seconde partie . On peut y lire : » Lorsqu’au sein de l’Eglise, la dignité et la justice dans les relations entre les hommes et les femmes sont altérées, alors la crédibilité de la proclamation que nous adressons au monde est affaiblie. Le processus synodal montre qu’il est nécessaire d’ajuster les relations et de procéder à des changements structurels. Nous serons ainsi mieux à même d’accueillir la participation et la contribution de tous – laïcs, hommes et femmes, consacrés, diacres, prêtres et Évêques – en tant que disciples coresponsables de la mission. » On peut trouver un peu tiède la déclaration du C9.
Et pourtant le pape François souhaite « démasculiniser » l’Eglise, trouvant par exemple qu’il n’y a pas assez de théologiennes.

L’union fait la force

Il n’y a pas que les basques qui le disent ! Les séminaristes, rassemblés à Paris la semaine dernière du 1 au 3 décembre l’ont également exprimé. Se retrouver à 600 dans cette rencontre qui n’a pas eu lieu depuis 2014 a été un grand moment de joie et j’espère de découvertes. Le pape François leur avait adressé un message pour qu’ils adoptent un style pastorale de proximité, proche des personnes qui leur sont confiées. Il essaie de les rassurer, car il faut du courage pour s’engager dans cette vocation en 2023 et, entre autre, s’engager au célibat, alors même qu’une partie de l’Eglise propose que cette discipline, qui ne date pas des débuts de l’Eglise, puisse faire l’objet d’un choix bien discerné ! Ce n’est parce que Jésus ne s’est pas marié que ses disciples qui se sont mis au service des communautés ne peuvent pas l’être. Même les prêtres juifs étaient tous mariés et dans les traditions orientales, catholiques ou orthodoxes il en est de même encore aujourd’hui.

Les diacres, ministère montant et prophétique ?
Ou ministère de subsidiarité pour pallier au manque de prêtre ?

Le chemin synodal a été l’occasion de s’interroger sur le rôle des diacres, mais certains aimeraient que de nouvelles réflexions voient le jour dans un contexte ecclésiale nouveau de forte diminution du nombre de prêtres et demandes réitérés d’un diaconat féminin ainsi que de nouveaux ministères. De tels travaux pourraient être un véritable laboratoire expérimental pour l’Eglise toute entière.

Dans le rapport de synthèse au chapitre 11: Diacres et prêtres dans une Église synodale, on peut lire au paragraphe i) : « Les incertitudes entourant la théologie du ministère diaconal sont dues également au fait que, dans l’Église latine, il n’a été restauré en tant que degré propre et permanent de la hiérarchie que depuis le Concile Vatican II. Une réflexion plus approfondie sur ce point éclairera également la question de l’accès des femmes au diaconat.« 

Toutes ces discussions pourraient bien avoir leur place dans les assemblées synodales ou dans les groupes de travail que les paroisses, les mouvements, ou des groupes particuliers vont mettre en place pour préparer les contributions à envoyer à Rome afin de nourrir le prochain instrumentum laboris de juin 2024…lorsque vous aurez converti votre curé à la synodalité. N’oublions pas que cette année intersynodale doit nous permettre de débattre et de nous transformer pour vivre la seconde session qui aura à prendre d’importantes options. Comme, par exemple, toutes celles qui ont été a deux doigts de passer au synode de l’Amazonie . Et c’est toujours la même question :  » les nouvelles orientations de la seconde session du synode sur la synodalité vont-elles provoquer un schisme et qui sera « le gagnant » ?

Notre mère, la Terre

Le pape qui n’a pas pu se rendre à Dubaï, a fait passer le texte au cardinal Pietro Parolin.

je me permets de m’adresser à vous, au nom de la maison commune que nous habitons, comme à des frères et sœurs, pour nous poser la question suivante : quelle est la porte de sortie ? Celle que vous emprunter ces jours-ci : la voie qui consiste à être ensemble, le multilatéralisme. En effet, « le monde devient tellement multipolaire, et en même temps tellement complexe, qu’un cadre différent pour une coopération efficace est nécessaire. Il ne suffit pas de penser aux rapports de force […]. Il s’agit d’établir des règles globales et efficaces » (Laudate Deum.

Osons l’espérance, une première bougie brule dans la nuit

Cet article a été publié dans 2023 12 décembre, tout. Ajoutez ce permalien à vos favoris.

Laisser un commentaire